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Qu'est-ce que la pratique de l'UrbEx



Si l'on s'en tient à une définition stricto sensus, l'Urbex (contraction anglosaxonne d'exploration urbaine) est une pratique photographique (essentiellement mais pas seulement) qui consiste à pénétrer dans des friches industrielles et des bâtiments abandonnés comme des hôpitaux, des châteaux, et diverses usines voire habitations privées.

L'intérêt est multiple et trouve sa justification en chacun des explorateurs. En effet, à l'image d'archéologues urbains, nous (les photographes) se retrouvent, parfois, pour visiter un lieu souvent chargé d'histoire et remonter les traces d'une vie un peu trop vite oubliée.

Les sites d'Urbex ne sont pas tous complètement abandonnés. Parfois, une petite partie du site tente de survivre et reste en activité. Ainsi de l'exploration urbaine on se retrouve à faire de l'infiltration et ce qui en découle : sites sous videosurveillance, gardiennage (parfois avec chien), détecteur de mouvements etc. une fois attrapé allez donc expliquer que l'on fait du tourisme !

L'aspect légal joue indubitablement en notre défaveur. Pénétrer sur la propriété privée d'autrui est strictement interdit et amendable. De plus, si on tombe sur quelques fonctionnaires zélés il n'est pas impossible que l'on se fasse confisquer notre matériel ; (ce qui, soit dit en passant, pourrait coûter bien plus cher, pour certains, que l'amende elle-même !) Mais je ne veux pas m'étendre sur l'aspect légal puisqu'il en va de la responsabilité de chacun. Cependant je tiens à rappeller une chose : la nécessité de respecter les lieux que l'on visite. Je ne sais pas combien de portes ont été enfoncées à coup de pieds, de mobilier cassé, détruit voire pillé. Certes il est parfois tentant de repartir avec un petit souvenir, mais tâchons de garder à l'esprit que ces lieux sont intrinsèquement dans des états d'abandon qui les vulnérabilisent déjà suffisamment.

D'ailleurs, outre les risques légaux, l'Urbex requiert aussi une certaine méfiance quant à la structure du bâti et de ses occupants fortuits. Souvent on est amené à visiter des endroits abandonnés depuis des années qui ont subi les outrages du temps, l'absence d'entretien, les intempéries (plafond écroulé, sol humide) des incendies plus ou moins volontaires. Dernièrement la télévision mentionnait un très sérieux accident survenu lors de l'exploration d'une mine abandonnée par deux urbexphotographes : le sol se serait écroulé sous leur pieds entraînant l'un deux dans une chute de plus de 2,5m. (anno 2013)

Evitez d'être seul dans ces moments là ! Ensuite certains endroits peuvent avoir la visite de personnage qui ne veulent pas être dérangés (sans-abris, toxicomanes), ainsi la visite en solitaire (que je pratique la majeure partie du temps) requiert une vigilence accrue, tout en maintenant un degré de sécurité et de méfiance assez élevé. Je tiens à vous signaler que l'exploration urbaine est un hobby dangereux, que vous escaladiez une grue, déambuliez sur des planchers pourris, cotoyez des produits toxiques... les risques sont divers et variés. Une bonne connaissance de chaque milieu est absolument nécessaire et un équipement adéquat (casque, matériel d'escalade, éclairage, masque protecteur) adapté à l''environnement est requis. Nous vous déconseillons fortement de pratiquer cette discipline.

Inutile de me demander où se trouve tel ou tel endroit, l'explorateur urbain a un maître mot : la confidentialité. Le premier but est de protéger les sites d'activités malveillantes comme le pillage ou le vandalisme. Le second est, parfois, la difficulté de les localiser car un long et lent travail d'enquête est souvent nécessaire. Parfois aussi il nous faut analyser certaines photos, comparer, repérer le moindre indice, parfois une initiale, d'autres fois un arrière plan.

Certains endroits sont nommés par des noms de "codes" et même si vous trouvez leur véritable nom une règle tacite interdit d'en divulger la nomination. car elle rendrait trop facile la dite localisation. De même il vaut mieux éviter de poster des clichés qui indiqueraient trop explicitement l'accès.

Si malgré tout vous décidiez de franchir le pas, les sensations promues sont à la hauteur des risques, faites-le avec respect, ne cassez rien, ne forcez pas le passage. Les photographes ne sont pas des criminels.

C'est toujours avec une certaine excitation que l'on pénètre un lieu d'exploration. Pas celle d'enfreindre la loi, non, mais celle de visiter un lieu abandonné, synonyme de tant d'histoire, et toujours la question qui sommeille : "Qu'allons nous découvrir ?"

Comme des enfants qui découvriraient des trésors enfouis. Pratiquer l'urbex c'est un peu comme remonter le temps, partir sur la piste de secrets bien gardés et puis shooter, shooter des endroits fantomatiques où les murs transpirent les histoires d'une vie passée mais aussi d'erreurs, de drame social et des moments de gloire.

Mais parfois, quelque part il reste encore ce que d'aucun nomme leur 'Graal de l'urbex' ; comprennez là, Le Lieux où seulement une poignée d'élus a réussi à pénétrer.En effet, rentrer dans ces endroits n'est pas de tout repos.

Par ce petit texte, j'espère avoir répondu à vos questions sur le sujet, à savoir : 'Qu'est-ce que l'Urbex'. Il existe beaucoup de sites traîtant du sujet. Cependant en Belgique nous sommes une poignée de personnes à pratiquer cette discipline.

Je vous souhaite une excellente visite 'virtuelle' de ces sites.

Votre 'Urbexeur' : Robert